Partez en vacances avec les personnages du « Secret de Marilou »

Pour vous plonger dans l’ambiance des congés d’été qui ont débuté malgré une météo qui, elle, n’est pas du tout de saison, Valérie Pointet vous dévoile un extrait de son prochain roman, « Le Secret de Marilou » qui rappellera certainement à quelques-uns de bons souvenirs de leurs vacances à la campagne dans leur enfance.

Depuis toujours, les jeunes Bardon ont coutume de se rendre à Manigod dans la ferme des grands-parents paternels, pas mécontents de compter sur cette appréciable main-d’œuvre saisonnière. En effet, dès que Pierre, l’aîné, atteint une dizaine d’années, il profite de cette parenthèse estivale pour seconder son grand-père au travail de la fenaison. Parfois, il grimpe sur les genoux de son aïeul et ensemble, ils conduisent le vieux tracteur bruyant et fumant, au grand bonheur de l’apprenti chauffeur. Quelques années plus tard, on le laisse seul manœuvrer l’engin. Les filles, quant à elles, prisent les longues heures passées en compagnie de leur grand-mère à garder les vaches au pré. Pendant que les bêtes paissent paisiblement les gras pâturages, la vieille dame, assise à l’ombre d’un frêne, raconte l’histoire de leurs ancêtres ou celle du village, les initie au tricot ou les amuse avec un petit jeu à l’aide de cailloux cachés au creux de ses mains qu’elle secoue tout en chantonnant « greli-grelot, combien j’ai d’sous dans mon sabot ? »

    Les deux sœurs adorent également nourrir les poules, ramasser les œufs frais du matin ou confectionner dans la grande cuisine de la ferme de délicieuses tartes avec les fruits mûrs et gorgés de sucre cueillis dans le verger. Les arômes parfumés qui se dégagent du vieux fourneau reviendront comme une madeleine de Proust aiguiser leurs papilles et raviver les tendres moments de leurs vacances à Manigod, bien longtemps après le départ de leurs grands-parents. De même que l’odeur enivrante qui s’exhale du matin au soir des champs réveillera aussitôt des réminiscences de cette période insouciante de leur enfance, lorsque les ardents rayons du soleil réchauffaient l’herbe récemment fauchée autour de la bâtisse familiale.