Interview « La Librairie des Inconnus »

Interview publiée sur le site de la Librairie des Inconnus

1/ La première question qui me vient à l’esprit est : mais qui est Valérie Pointet?
Je suis née à Lyon au début des années 60 et j’ai grandi au milieu de 3 frères dans une petite ville de l’Ain, presque aux pieds du Jura. Ce milieu familial particulièrement masculin a d’abord fait de moi, à l’adolescence, le 4ème garçon de la maison et a certainement contribué à forger mon caractère, un peu sur le tard j’en conviens, d’une personne qui sait ce qu’elle veut, et surtout ce qu’elle ne veut pas (ou plus) ! C’est comme cela que je suis partie vivre quelques années en Angleterre avec mon fils de 9 ans à l’époque. À présent, je travaille en Suisse et quand je regarde en arrière, je me dis que, lorsque j’ai compris que je pouvais diriger mon destin, j’ai fait de bons choix à certains moments.
2/ Depuis quand écrivez-vous ?
Depuis 2001, depuis le jour où j’ai réalisé que plus tard, je ne voudrais pas regretter de ne pas avoir réalisé un vieux rêve d’enfance, celui d’écrire un livre.
J’ai toujours lu depuis très jeune, et au début des années 2000, mes lectures ont essentiellement concerné des ouvrages sur le développement personnel, à un moment où je cherchais des réponses et de l’aide à la suite de la disparition de mon compagnon.
Et les premiers livres que j’ai écrits ont été pour les enfants, afin de leur transmettre à travers un conte, les techniques et les outils que je venais de découvrir pour redonner un sens à ma vie et aller au bout des rêves.
3/ Est-ce la première fois que vous éditez un ouvrage ?
Non, je viens de terminer mon 6ème livre, qui est en fait mon 3ème roman. Les premiers ouvrages, ce conte pour enfant en 3 tomes (Les Aventures de Kity) ont été publiés chez Le Manuscrit ; par la suite, j’ai opté pour l’autoédition pour mes romans.
4/ Quel est le conseil le plus important qu’on vous ait donné ?
Déçue de tous ces refus des maisons d’édition, j’ai montré un jour le manuscrit de mon conte à un éditeur rencontré sur un petit salon régional, afin d’avoir son avis. Après l’avoir feuilleté, il m’a dit que j’avais écrit comme si je m’adressais à des adultes plutôt qu’à des enfants. J’ai décidé de tout réécrire, de couper mon manuscrit pour en faire 3 tomes, de réinventer une histoire propre à chaque tome. Sans cet avis pertinent, mon petit Kity n’aurait pas connu le destin qu’a été le sien.
5/ Vous avez sûrement des habitudes, des rituels… Comment travaillez-vous ? 
L’écriture est un passe-temps qui vient après mon activité salariée. Donc j’écris lorsqu’il me reste du temps libre, un peu le soir, beaucoup pendant le week-end et les vacances (au détriment parfois d’autres loisirs…). Mais ce dernier ouvrage a demandé plus de temps que le précédent, car j’avais en parallèle d’autres occupations en tant que présidente d’une association caritative. Je l’avais débuté en décembre 2012…
J’écris maintenant directement sur l’ordinateur depuis mon premier roman. Dès que je reprends l’écriture, je relis les dernières pages, histoire de me replonger dans le récit.
J’ai aussi le goût du détail : un horaire de train ou d’avion est tout ce qu’il y a plus exact le jour où je le mentionne. Je m’aide aussi de Google Maps pour repérer des lieux avant d’y placer un personnage…
Une fois le manuscrit terminé, relu maintes et maintes fois, je le donne à tester à des lecteurs « cobayes ». Certains, des anonymes, sont « recrutés » sur internet et les autres sont des volontaires parmi mes proches, et au fil du temps, parmi mes fidèles lecteurs.
Selon leurs commentaires et critiques, il m’arrive de reprendre l’écriture, soit pour rajouter une intrigue supplémentaire, soit pour corser celle en place.
6/ D’où puisez-vous votre inspiration ?
Je n’en ai aucune idée ! Je m’étonne moi-même d’inventer de telles histoires !
Il est vrai aussi que je mets pas mal de vécu dans mes récits, même si ceux-ci n’ont absolument rien d’autobiographique. Je peux facilement replacer dans l’histoire un nom familier, un lieu visité, une situation particulière que j’ai rencontrée. Dans mon dernier roman par exemple, les personnages partent en vacances en Corse, à l’endroit même où j’étais quelques semaines avant d’écrire ce passage. Cela facilite grandement les descriptions !
7/ Comment construisez-vous vos personnages ?
Au commencement, il y a bien sûr les personnages principaux. Sur des notes à part, je leur invente leur identité en fonction de leur rôle à jouer dans l’histoire. Et je prends un réel plaisir à leur donner vie. Je pense que je m’amuse à leur faire faire ou dire des choses que je n’oserai pas faire ni dire moi-même. Ou au contraire, j’en crée d’autres que j’aurais aimé connaître, qui sait ?
Les personnages secondaires arrivent au gré des pages.
8/ Vous identifiez-vous à eux ?
Je dois dire que dans mon premier roman « La Dame Russe », en effet, il y avait dans le personnage principal un peu de moi : goûts, habitudes, envies, vécu, etc… mais jusqu’à un certain point tout de même. Il n’empêche que certains lecteurs m’ont reconnue en cette femme. Pour les autres livres, je me suis détachée des personnages, déjà dans un premier temps parce que le contexte ne se prêtait guère à une quelconque identification et parce que, peut-être, m’étant déjà dévoilée quelque peu dans le premier, je tenais à garder le reste de mon jardin secret pour moi seule…
9/ Quel conseil donneriez-vous aux amateurs d’écriture ?
D’écrire coûte que coûte si, comme pour moi, cela est un vieux rêve. Cela serait dommage d’arriver au terme de sa vie en disant « j’aurais tellement voulu écrire … ». Même si les écrits ne doivent jamais sortir d’un tiroir, on en retire une telle satisfaction lorsqu’on écrit le mot fin ; surtout la première fois. La sensation que j’ai ressentie ce jour d’août 2001 lorsque j’ai bouclé le manuscrit du conte pour enfants est indescriptible. J’en rêvais depuis l’âge de 15 ans ; et enfin je venais de réaliser ce rêve !!
10/ Quels sont vos auteurs préférés ?
Je n’ai pas d’auteurs préférés. Jeune je lisais tout ce qui me tombait sous la main, d’Alexandre Dumas aux San Antonio de Frédéric Dard, en passant par la collection du Reader’s Digest !
Je dois dire que j’ai toutefois une préférence pour les romans qui ont une trame historique.
Malheureusement, maintenant que j’écris je n’ai plus le temps pour la lecture… Parfois, entre deux projets, je prends le temps d’ouvrir un livre ou deux.
11/ Que lisez-vous en ce moment ?
Cela tombe tien, j’ai fini l’écriture alors j’ai pris un livre sur ma pile de lectures en attente, pas tout à fait au hasard ; Jean François Chemain, l’auteur que j’ai rencontré à plusieurs reprises, est un ancien cadre dirigeant, diplômé de Sciences Po et qui décide après 20ans d’une vie professionnelle confortable de consacrer son quotidien aux jeunes de banlieue en devenant professeur en ZEP . C’est ce qu’il raconte dans son livre « Kiffe la France !».
12/ Pouvez-vous nous parler de votre dernier livre publié ?
« Le Château des Tourandelles » est un roman qui associe récit historique, saga familiale avec une touche de mystère.
Le récit se déroule à partir des années 1850 et, en parallèle, également de nos jours. Ce roman m’a demandé énormément de travail de recherches pour raconter les faits du passé au plus près de la vérité, que ce soit par exemple pour une bataille de 14-18 ou lors de la description d’un vêtement.
Le livre confronte deux milieux totalement opposés : de riches vignerons confortablement installés dans leur château et le monde des domestiques. Puis, une lettre écrite le 7 janvier 1854 va bousculer des existences, jusqu’à nos jours.
On assiste à des rencontres ou des retrouvailles qui sont parfois le fruit du hasard ou le résultat d’un phénomène que l’on appelle la sérendipité. À d’autres moments, il s’agit ni de l’un, ni de l’autre, mais d’agissements bien plus inexplicables…
13/ Où peut-on se le procurer ?
« Le Château des Tourandelles » sera disponible d’ici quelque temps sur le site thebookedition.com, tout comme le sont mes deux premiers romans.
14/ Travaillez-vous de nouveaux projets ?
Oui ! Pas de répits entre deux livres. Cette fois, il s’agit d’une commande d’un ami d’enfance, qui m’a demandé, fin 2012, de raconter sa vie sous forme de roman. Il s’appelle Éric Barone et a une vie hors du commun. Il détient depuis 2000 le record du monde de vitesse à VTT sur neige, vient de réaliser le mois dernier une première mondiale en descendant, toujours à vélo, la pente la plus raide du monde sur la piste du kilomètre lancé à Vars. Il a été cascadeur, entre autres, dans les films « Taxi » de Luc Besson. Il a créé une fondation au Nicaragua pour aider les populations pauvres, pays dans lequel il organise également des voyages aventures. Consultant, coach sportif, conférencier, c’est un homme aux projets multiples. C’est un vrai défi qui m’attend pour raconter toutes ses nombreuses vies !
15/ Avez-vous des dates d’événements à venir ?
Il y en aura bien évidemment, dès la sortie du roman « Le Château des Tourandelles ».
16/ Où peut-on suivre vos actualités ?
Sur mon site internet, mais surtout, au jour le jour (ou presque) sur Facebook et Twitter.